Question obligatoire: Mondialisation et firmes transnationales
QUESTION OBLIGATOIRE :
MONDIALISATION ET FIRMES TRANSNATIONALES
I Des firmes transnationales toujours plus nombreuses et puissantes
A) Le rôle d'une FTN
Les FTN sont aujourd'hui présentes dans tous les secteurs de l'économie : informatique, distribution, automobile, édition, etc. Ce sont des entreprises dont l'activité se déploie sur plusieurs pays (« transnational ») . L'adjectif « transnational » désigne son aire d'action et non la nature de l'entreprise en elle-même. La plupart des FTN les plus puissantes sont originaires des pays du Nord, notamment des États-Unis, et ont leur siège social dans l'une des grandes métropoles de l'archipel mégalopolitain mondial (AMM). Les plus célèbres sont des enseignes dont l'activité est tournée vers le grand public comme Apple, Ikea, Carrefour ou Samsung, mais certaines, moins célèbres, sont aussi très puissantes (notamment celles œuvrant dans le secteur des matières premières). Mais les FTN du Sud deviennent de plus en plus nombreuses et puissantes. Elles proviennent principalement des pays émergents, notamment de Chine et déploient leur activité jusque dans les pays du Nord.
B) Des entreprises nombreuses et puissantes
On dénombre aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de FTN, qui sont à l'origine de l'essentiel des échanges commerciaux dans le monde. Elles disposent la plupart du temps de filiales pour gérer leurs affaires sur les différents continents. Les plus grandes FTN, notamment celles travaillant dans le secteur du gaz ou du pétrole, dégagent des chiffres d'affaires plus élevés que le PIB d'une bonne moitié des États de la planète. Ainsi le grand distributeur étasunien Wal-Mart a dégagé en 2010 un chiffre d'affaires de plus de 400 milliards d'euros. Cette puissance financière en fait des investisseurs importants : on appelle IDE (investissement direct à l'étranger) le fait pour une entreprise d'investir dans un autre pays que celui dans lequel se trouve son siège social. La multiplication des FTN s'est donc traduite par une expansion continue des IDE au cours des dernières décennies.
II Des acteurs majeurs de la mondialisation
A) Les FTN au cœur des flux mondialisés
L'action spatiale des FTN se traduit principalement par l'adoption d'une division internationale du travail (DIT). Il s'agit d'une stratégie d'optimisation des coûts par la répartition dans l'espace des différentes étapes du processus de production d'un bien ou d'un service. Concrètement, cela signifie que l'entreprise localise en différents points du globe ses sites de production pour tirer profit des avantages des uns et des autres. Pour les producteurs d'objets manufacturés comme les téléphones portables, cela se traduit concrètement par une localisation des sites de conception (ingénierie) dans les pays du Nord, près du siège social de l'entreprise. En revanche, la production de l'objet (assemblage) est généralement sous-traitée à des entreprises, souvent localisées en Asie, qui peuvent réaliser cette opération à des coûts plus compétitifs. Enfin la commercialisation des objets est généralement effectuée dans plusieurs parties du monde, choisies en fonction des habitudes de consommation et du pouvoir d'achat des populations qui y vivent. La DIT est donc génératrice de nombreux flux, à la fois matériels (matières premières, produits finis) et immatériels (IDE, données numériques). La DIT nécessite pour les entreprises une capacité de réadaptation permanente : c'est ainsi que l'industrie textile tend à fermer ses sites de production chinois, devenus trop chers du fait de la hausse des salaires, vers des pays meilleur marché comme le Bangladesh.
B) Les FTN mettent les territoires en concurrence
Les FTN sont donc des acteurs qui sont amenés à opérer continuellement desarbitrages spatiaux. Elles choisissent d'installer ici plutôt qu'ailleurs telle unité productive en fonction de ce qu'elles pensent pouvoir y gagner. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de constater que les États, qui cherchent à attirer les FTN sur leur sol pour en tirer profit, notamment en termes d'emploi, se livrent à une compétition acharnée afin d'être le plus compétitif possible. Le principal levier d'action pour un État souhaitant attirer une FTN est l'impôt : en promettant une imposition faible, il sait pouvoir séduire les entreprises. Mais la qualité du cadre de vie, le niveau de formation de la main-d'œuvre ou la localisation près d'un littoral sont aussi des facteurs déterminants dans les choix de localisation opérés par les FTN. Certains États sont passés maîtres dans ces stratégies de compétitivité, s'attirant la colère de leurs voisins. Ainsi l'Irlande qui avec un taux d'imposition sur les sociétés quasi nul, attire sur son sol de nombreuses entreprises au détriment de ses voisins européens qui s'en agacent régulièrement. Le développement économique de la Chine résulte pour sa part de la création à partir des années 1980 de zones économiques spéciales (ZES), c'est-à-dire de régions sur le littoral dans lesquelles les entreprises sont exonérées d'impôts. LesFTN excellent également, par de complexes montages juridiques, à utiliser des paradis fiscaux afin de réduire encore plus leur taux d'imposition.
C) Des évolutions permises par les progrès techniques
Quelques innovations majeures ont rendu possible la DIT. En premier lieu, l'invention du conteneur, cette boîte métallique de format standardisé destinée au transport de marchandises. Elle présente en effet l'avantage de pouvoir être aisément transportée aussi bien sur un camion que sur un train ou un bateau, et de pouvoir passer de l'un à l'autre de ces modes de transport sans nécessiter un déchargement. On peut donc l'amener sans perte de temps d'un point du globe à un autre. Le développement d'immenses navires porte-conteneurs a rendu ce type de transport extrêmement peu coûteux, rendant économiquement viable l'idée longtemps saugrenue de fabriquer à l'autre bout du monde un objet vendu quelques euros en France. Autre innovation déterminante : l'essor des technologies de l'information et de la communication (TIC : téléphonie, internet). En effet, sans ces moyens de communications modernes rapides et peu coûteux, il serait difficile aux entreprises de se déployer efficacement sur des espaces aussi étendus qu'elles le font aujourd'hui.
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