HISTOIRE GEOGRAPHIE ET EDUCATION CIVIQUE

HISTOIRE GEOGRAPHIE ET EDUCATION CIVIQUE

Fiche histoire globale

Qu'est-ce que l'histoire globale ?

 

courant d'étude historique qui se développe, surtout aux États-Unis, et plus récemment en France, depuis le début des années 1990. Son ambition est prendre en considération le passé commun de l’humanité en connectant les différentes histoires nationales, soulignant leurs convergences, leurs différences, et en mettant en perspective leurs relations, tant à l’échelle des individus que des empires.

Il s'agit d'un courant de recherche, et d'enseignement, qui se focalise sur l'étude et la compréhension des phénomènes transnationaux non seulement politiques mais aussi économiques, culturels, scientifiques... L'accent est mis sur les processus de divergences et de convergences qui existent entre les diverses régions du globe. Il s'agit fréquemment d'une réaction aux études historiques nationales et/ou locales et d'une tentative de privilégier une approche globale sur des thématiques comparatives entre les nations, les peuples et les continents.

 

Quels sont les historiens qui l'ont théorisé ?

 

Fernand Paul Achille Braudel, né le  à Luméville-en-Ornois (Meuse) et mort le  àCluses (Haute-Savoie), est un historien français. Fermement convaincu de l'unicité profonde des sciences humaines, il est l'un des représentants les plus populaires de « l'École des Annales » et a marqué durablement l'historiographie française par la définition de concepts « braudéliens » : l'étagement des temporalités, la longue durée, ou encore la civilisation matérielle sont des prismes à travers lesquels il observe le monde et dépasse très largement l'histoire traditionnelle en ouvrant sur des sciences telles que la géographie, l'économie, l'ethnologie, la sociologie, ou encore l'archéologie.

 

Chloé Maurel, née le 14 octobre 1977 à Marseille, est une historienne et essayiste française. Agrégée d'histoire et docteure en histoire contemporaine, elle est chercheuse associée à l’IHMC (CNRS/ENS), au CHCSC (université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) et au SIRICE (Paris I - Paris IV). Elle est une spécialiste de l'histoire des Nations unies et de l'histoire globale.

 

 

Kenneth Pomeranz, né en 1958, est professeur au département d'histoire de l’Université de Chicago1, après avoir travaillé à l'Université de Californie à Irvine, aux États-Unis. Il reçut son Ph. D à l'Université Yale en 1988. Ses recherches portent principalement sur la Chine et son système économique. Au début des années 2000, il propose une nouvelle approche de l'Histoire globale dans laquelle il tente d'expliquer par des raisons exogènes l'écart de développement entre l'Europe et le monde asiatique au xixe siècle. Ces thèses relancent et modifient les termes d'un débat passionné qui agite durant toutes les années 2000 la communauté des historiens2.

 

Christian Grataloup est un géographe français, né en 1951.

Il fut professeur à l'université Paris VII-Denis-Diderot jusqu'en 2014, ainsi qu'à Sciences Po Paris et président du conseil scientifique de l'UFR Géographie, Histoire, Sciences de la Société (GHSS). Il est spécialiste degéohistoire, de didactique et de modélisation graphique.

 

Comment l’utiliser en classe ?

 

À l’approche des oraux du CAPES d’histoire-géographie, des collègues ont publié sur le Carnet du réseau historiographique et épistémologique de l’histoire (CRHEH) un exemple de dossier sur l’enseignement d’une partie du programme de seconde en proposant un questionnement axé sur l’histoire globale : « Enseigner “l’élargissement du monde (XVe-XVIe siècle)” au lycée : quels apports de l’histoire globale ? ». On ne peut que se réjouir de voir ce courant historiographique être ainsi progressivement reconnu dans la formation des futurs enseignants. L’auteur anonyme du corrigé ne cache cependant pas un certain scepticisme, notant que l’« “histoire globale” reste plus une étiquette qu’un projet historiographique ayant une unité véritable, la diversité des travaux pas toujours compatibles entre eux que cette étiquette recouvre reste la règle ». Nous ne le contredirons d’ailleurs pas sur ce constat que nous pouvons partager. Le choix récent d’intituler la chaire de Sanjay Subrahmanyam au Collège de France « histoire globale » et non « histoire connectée » en est une illustration – nous aurons l’occasion d’y revenir très prochainement. Dans le dossier, le seul document d’historien cité est extrait de l’introduction de L’Histoire à parts égales, écrite par Romain Bertrand, qui, précisément, se présente comme un partisan de l’histoire connectée, et non de l’histoire globale, à l’égard de laquelle il se montre ouvertement distant. Il s’agit évidemment ici d’une incitation bienveillante du jury pour que le candidat n’oublie pas d’adopter un regard critique sur son sujet.



12/06/2016

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