L'organisation du territoire français
Ce qu'il faut savoir
Localiser et situer :
- les principales métropoles françaises ;
- les axes et les nœuds de transports majeurs de l’espace français.
Décrire et expliquer :
- la distribution spatiale des activités sur le territoire de la France ;
- le poids et le rayonnement de Paris ;
- quelques formes de disparités ou d’inégalités sur le territoire national.
Réaliser un croquis de l’organisation du territoire national.
L'organisation du territoire français
I-Les métropoles, des espaces intégrés à la mondialisation
A-Le rôle primordial de Paris, ville mondiale
1-La métropole dominante du territoire national
Paris est la première ville de France : l'agglomération regroupe 9,6 millions d'habitants.
La métropole parisienne domine le territoire français : elle regroupe de très nombreuses activités de commandement et se situe au cœur des réseaux de transports et de communication.
Le pouvoir politique national se trouve à Paris : Elysée, Matignon, Assemblée nationale, etc.
Paris est également le principal moteur économique du pays : l'agglomération génère 29% du PIB national et accueille le siège social de nombreuses entreprises transnationales, notamment dans son quartier d'affaires à La Défense.
La ville est un centre culturel majeur du territoire : elle regroupe un grand nombre de musées nationaux de premier ordre (Le Louvre, Grand Palais).
Paris se situe au cœur des réseaux de transports du pays : autoroutes et voies ferrées sont organisées en étoile autour de la capitale, tandis que le hub de Roissy constitue une escale pour la plupart des déplacements aériens internationaux.
2-Une métropole de rang mondial
Paris joue également un rôle de premier ordre sur la scène internationale. C'est l'une des quatre villes mondiales, aux côtés de Londres, New York et Tokyo. C'est également la deuxième capitale économique européenne, derrière Londres.
L'agglomération attire d'importants investissements étrangers (IDE).
Paris est la première ville touristique mondiale, avec 27 millions de visiteurs annuels.
La ville est enfin extrêmement bien connectée à l'Europe et au reste du monde : elle est pleinement intégrée au réseau ferroviaire de grande vitesse européen et l'aéroport de Roissy constitue un hub international important.
3-Les défis actuels de la ville de Paris
Paris se trouve au cœur de la concurrence internationale entre métropoles en termes d'attractivité et de compétitivité. C'est pourquoi le projet du Grand Paris a été lancé en 2007. Son but est de développer une région urbaine cohérente autour de la capitale.
Le Grand Paris s'articule autour d'un réseau de transports amélioré autour de Paris afin de mieux relier les différents pôles d'activités.
Le Grand Paris vise également à créer des pôles de compétitivité accueillant entreprises, activités de recherche ou locaux d'enseignement supérieur de haut niveau.
Dans ce contexte de recherche de compétitivité internationale, Paris fait face à un certain nombre de difficultés :
L'encombrement des transports en commun et des axes routiers.
Les contrastes sociaux : le logement à l'Ouest et au centre de la ville sont occupés par des populations aisées, tandis que les populations défavorisées sont repoussées en périphérie.
B-L'importance des métropoles régionales
1-La hiérarchie des métropoles régionales françaises
Le tissu métropolitain français se compose ensuite de métropoles qui ont parfois une envergure européenne. Trois métropoles accueillent aujourd'hui des services de haut niveau et des centres de commandement qui leur confèrent une influence à l'échelle européenne : Lyon, Marseille et Lille.
D'autres métropoles françaises exercent une influence régionale forte et constituent des pôles dynamiques : c'est le cas de Toulouse, Montpellier ou Grenoble.
Ces métropoles permettent d'opérer un rééquilibrage du territoire par rapport à la domination de Paris. Ce mouvement a été favorisé par la politique de décentralisation.
2-Les leviers de développement des métropoles régionales
Afin d'asseoir leur rôle et leur influence à l'échelle régionale, nationale ou européenne, ces métropoles jouent sur différents leviers, parfois en compétition :
L'intégration aux réseaux de transports : lignes à grande vitesse (gare TGV Lille-Europe), aéroports internationaux (Lyon Saint-Exupéry), axes autoroutiers.
L'influence économique : présence d'entreprises transnationales (Google à Grenoble), de quartiers d'affaires (Euroméditerranée à Marseille), de centres de recherche.
Les technopôles : généralement implantés dans les espaces périurbains, ces regroupements d'universités, de centres de recherche et d'entreprises constituent un atout important pour les villes.
II Le rôle privilégié des interfaces dans le cadre de la mondialisation
A-Les façades maritimes au cœur de la mondialisation
La mondialisation et l'impulsion de l'Etat ont accéléré le phénomène de littoralisation, c'est-à-dire de concentration des populations et des activités sur les façades maritimes dynamiques :
L'ouverture sur le monde offerte par ces interfaces maritimes en a fait des espaces pleinement intégrés à la mondialisation : les zones industrialo portuaires (ZIP) favorisent l'intégration des industries à la mondialisation (Le Havre), tandis que les plateformes multimodales facilitent le transport de marchandises jusqu'à l'intérieur des terres.
Le tourisme balnéaire a renforcé l'attractivité des littoraux atlantique et méditerranéen.
La décentralisation industrielle a accéléré le développement des territoires de l'Ouest et du Sud de la France.
B-L'importance des régions frontalières
Dans le cadre de la construction européenne et du renforcement des liens économiques, culturels et politiques entre Etats, les régions frontalières ont gagné en importance et jouent aujourd'hui un rôle d'interface majeur.
Ces liens frontaliers ont ainsi favorisé la reconversion des espaces industriels du Nord et de la Lorraine, grâce à la proximité de la mégalopole européenne.
La formation d'eurorégions sous l'impulsion de l'Union européenne renforce le rôle joué par les régions frontalières en France (par exemple la Lorraine au sein de Sarlorlux).
III Les espaces marginalisés
A-Les espaces isolés du territoire français
Certains espaces demeurent cependant isolés de la mondialisation et du dynamisme qui en résulte.
Un certain nombre d'anciens espaces industriels non reconvertis conservent leurs friches industrielles et sont marginalisés.
Certains espaces ruraux éloignés des façades maritimes et des métropoles dynamiques sont de plus en plus isolés : c'est la « France du vide. »
Les territoires d'outre-mer sont nettement moins intégrés à la mondialisation et à l'accélération des échanges à travers le monde.
B-Les facteurs d'isolement
L'isolement de ces territoires s'explique par différents facteurs, qui peuvent se cumuler :
L'enclavement : les espaces peu ou pas connectés aux grands axes de transports ont moins de chances de gagner en dynamisme.
Le faible peuplement : les espaces peu habités n'attirent pas les investissements et les entreprises à la recherche de main-d'œuvre.
Les contraintes géographiques : les espaces de montagnes constituent des obstacles aux infrastructures de transports et offrent moins d'espace constructible pour accueillir des activités nouvelles.
L'éloignement et la dispersion pour les territoires d'outre-mer.
Le retard de développement des connexions à Internet et au haut débit.
Ces espaces constituent alors des lieux de passage, qui souffrent d'un « effet tunnel » : leur territoire est parcouru par de grands axes de transports reliant des régions dynamiques, mais ne profite pas de retombées économiques.
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