HISTOIRE GEOGRAPHIE ET EDUCATION CIVIQUE

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Sujet d'étude : Berlin Une ville dans l'Histoire de 1945 à nos jours

Berlin est considérée comme une ville symbole de l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle. Détruite et divisée en 4 zones d'occupation, elle devient un enjeu de la guerre froide (blocus en 1948). Puis elle est un symbole de la division

des blocs avec la construction du mur (1961) qui la coupe en deux, et dont la chute (1989) annonce la fin de la guerre froide et la réunification de l'Allemagne.

 

I. 1945-1961 : un enjeu majeur et un théâtre de la guerre froide

 

A) 1945 : Berlin, capitale de l'Allemagne vaincue, est en ruines et la vie quotidienne des Berlinois est très difficile, à cause des violences de guerre soviétiques (viols), des restrictions alimentaires, des risques d’épidémie... Divisée en 4 zones d'occupation (France, Royaume-Uni, États-Unis, URSS) et placée sous l’autorité d’un commandement interallié, elle se trouve entièrement enclavée dans la zone d’occupation soviétique. Mais, avec la multiplication des tensions entre Alliés, Berlin devient un lieu majeur de la lutte d’influence entre Est et Ouest.

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B) Le Blocus de Berlin (24 juin 1948-mai 1949)

 

N’ayant pu se mettre d’accord sur le sort de l’Allemagne et de Berlin (que l'URSS veut contrôler), les Occidentaux décident de créent dans leur zone d’occupation ne nouvelle monnaie : le deutsche Mark. En représailles, les Soviétiques entreprennent de bloquer, en juillet 48, tous les accès routiers et ferroviaires entre la zone d’occupation occidentale et Berlin Est. Les Américains ripostent par la mise en place d’un pont aérien de juillet 48 à mai 49, pour ravitailler Berlin-Ouest (devenue le symbole du combat pour la liberté) suivant des couloirs aériens que les avions ne peuvent quitter sous peine d’être abattus par les Soviétiques. Le moindre incident aurait pu déclencher un nouveau conflit. Le blocus est levé par les Soviétiques en mai 49. L’Allemagne est coupée en deux : République fédérale allemande (RFA) créée par les Occidentaux en mai 1949, République démocratique allemande (RDA) créée par les Soviétiques en octobre 1949. Cette division entraîne la division municipale de Berlin : deux villes désormais se font face. L’administration de Berlin-Ouest relève des Alliés, des institutions fédérales et de l’assemblée de Berlin (la ville de Berlin-Ouest n’est pas partie intégrante de la RFA mais dispose d’un statut particulier). Berlin-Est devient la capitale de la RDA.

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C) Berlin vitrine des modèles occidental et soviétique

 

Berlin-Ouest, reconstruite des la fin des années 1950, attire fortement les Allemands de l’Est qui y voient un espace de liberté et d’accès à la société de consommation. Grace aux efforts conjugués des Alliés et des Allemands de l’Ouest cette partie de la ville achève sa reconstruction des la fin des années 1950. Berlin-Ouest redevient le premier centre culturel allemand et retrouve un certain rayonnement international.

 

Berlin-Est : Soviétiques et dirigeants est-allemands sont donc forcés d’édifier une capitale prestigieuse pour la RDA, et réalisent des monuments de prestige au détriment de la satisfaction des besoins de la population. Mais les habitants de Berlin-Est refusent le modèle soviétique et supportent mal le manque de liberté, la pénurie des biens de consommation, le conformisme social et culturel. Les relations entre les deux Berlin sont restreintes (visites de particuliers à Berlin-Est limitées et strictement contrôlées, coupure des lignes téléphoniques, et des lignes de bus et tramways). Le refus d’un modèle imposé et l’espoir de réunification provoquent la fuite (1,6 millions d’Allemands de l’Est ont gagné l’Ouest en passant par Berlin entre 1949 et 1961) et la révolte (soulèvement ouvrier de Berlin-Est en juin 1953).

 

II. 1961-1989 Une ville coupée en deux par le mur

 

A) Le Mur de Berlin (1961)

 

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Malgré la reprise du dialogue entre Est et Ouest apres la mort de Staline (1953), Berlin reste un foyer de tension entre les deux blocs.. Khrouchtchev envisage de faire de Berlin une ville libre, démilitarisée, dont la neutralité serait garantie par l’ONU, mais il souhaite en fait le départ des Occidentaux pour contrôler l'ensemble de la ville. Les Occidentaux et la population de Berlin-Ouest refusent, craignant l'influence soviétique. Soviétiques et dirigeants Est-allemands choisissent alors la construction d'un mur, annoncée dans la soirée du 12 août 1961 et justifiée par deux objectifs : mettre un terme à la propagande occidentale et freiner les départs des ressortissants de la RDA vers l’Ouest. Le mur est construit dans la nuit et le lendemain (et perfectionné par la suite), et enferme hermétiquement Berlin-Ouest.

 

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Les Berlinois de l’Ouest ne comprennent pas la faible réaction des Occidentaux (visite de Kennedy à Berlin-Ouest seulement en 1963 : discours "Ich bin ein Berliner" ("Je suis un berlinois.")) et n'admettent pas la présence du mur dans

leur paysage urbain et mental. Le Mur, qui reste blanc à l’Est, sert à l’Ouest de support à de nombreux graffitis et est aussi la cible de nombreux attentats. De nombreux Allemands de l'Est essaient de le franchir et y laissent la vie. Le Mur

sépare du jour au lendemain des familles, et transforme la physionomie des quartiers qui le bordent (condamnation des accès occidentaux d’immeubles, de jardins, d’églises... situés à l’Est). Il accentue surtout le développement différencié des deux parties de la ville : Berlin-Ouest achève de devenir la « vitrine de l’Occident » et Berlin-Est une vitrine opposée, celle de la RDA. Cette rivalité s’exprime dans les années 1960 et 1970 par le remodelage urbanistique et le  développement des équipements socioculturels (Alexanderplatz à Berlin-Est).

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B) La politique de détente de Willy Brandt

 

Allemands et Berlinois finissent par comprendre que la réunification n’est pas envisageable à court terme et qu’il faut vivre avec le Mur. De nombreux Berlinois de l’Ouest sont séparés de leurs familles situées à Berlin-Est. Willy Brandt, bourgmestre (maire) de Berlin-Ouest, tente de rendre le Mur moins hermétique et de favoriser les rencontres dans l’espoir de préserver un sentiment d’unité nationale. Plusieurs accords sont ainsi négociés avec les autorités Est allemandes (premier accord sur les laissez-passer obtenu fin 1963 entre le sénat de Berlin-Ouest et le secrétaire d’État de RDA). En 1966, Brandt, alors vice-chancelier et ministre des affaires étrangères, définit une nouvelle politique, l’Ostpolitik (ouverture à l’Est), dans le contexte international de la détente. Cette politique est prolongée par l’accord quadripartite de 1972 (reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes) qui apporte notamment des améliorations pratiques dans le domaine des transports (dans le sens Ouest-Est seulement).

 

C) Le rapprochement dans les esprits

 

Dans les années 1970-1985, avec le retour des tensions entre les deux blocs, la situation ne bouge pas. Mais les Berlinois n'oublient pas leur passé commun et veulent renforcer leurs liens. Cela se traduit par des envois de colis et

des visites des Berlinois de l’Ouest à leurs familles de l’Est (interdit dans l'autre sens). L’absence d’évolution de la situation provoque une augmentation des tentatives de passage à l’Ouest, d'autant que les Allemands de l’Est peuvent

capter désormais les chaines de télévision ouest-allemandes, se faire une image plus réaliste du pays voisin et prendre ainsi plus de distance vis-à-vis de la propagande officielle qui vante les vertus du système (absence de chômage, protection sociale...).

 

III. 1989-2012 : la vitrine de l'Allemagne réunifiée

 

A) La chute du Mur (9 novembre 1989)

 

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La situation ne se débloque qu’avec l’arrivée au pouvoir de Mikhail Gorbatchev en URSS. Sa politique de Glasnost et de Perestroika change la donne et condamne à l’échec la RDA, victime d’un exode massif de population. Les Allemands de l’Est passent par la Hongrie (un des premiers pays du bloc de l’Est à avoir adopté une politique de libéralisation) pour aller en RFA. L’ampleur croissante des manifestations (Leipzig, Berlin-Est) contraint le régime à céder. Le 9 novembre 1989 les autorités annoncent que chaque citoyen de RDA peut se rendre à Berlin Ouest et en RFA : les Allemands de l’Est ne croyant pas en cette nouvelle se précipitent vers le Mur qui tombe dans la nuit, dans la joie des Berlinois, devant les caméras. Entre le 9 et le 14 novembre 1989, 3 millions d’entre eux se rendent à l’Ouest. Les deux Allemagnes sont réunifiées en octobre 1990.

 

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B) Berlin après le Mur

 

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La chute du Mur change la vie des Berlinois. La liberté de circulation favorise la reprise d’une vie animée. Entre 1989 et 1991, le Mur est progressivement détruit. Quelques vestiges, témoins du passé demeurent (notamment 1,3 km de

graffitis : East Side Gallery, un musée du Mur à Checkpoint Charlie, le tracé du Mur matérialisé au sol).

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Berlin réunifiée redevient capitale de l’Allemagne le 20 juin 1991. Il s’agit désormais d’en faire une seule ville attractive et prestigieuse, à partir de deux villes différentes, en préservant les vestiges du passé tout en innovant. Des architectes du monde entier sont ainsi invités à participer à de grands travaux d'urbanisme. Tandis que les quartiers ou abondent les espaces vides (le long du Mur) accueillent l’innovation (bâtiment du Daimler Chrysler Center, Sony Center sur la Potsdamer Platz, gare la plus grande d'Europe...), Berlin redonne vie à des lieux chargés d’histoire (restauration de l’ancienne enceinte, reconstruction en respectant des plans anciens dans le centre historique, Reichstag réhabilité et couronné d'un dôme de verre).

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La ville se dote également d’un quartier destiné à l’appareil gouvernemental et parlementaire de l’Allemagne réunifiée. Le projet retenu réunit symboliquement l’Est et l’Ouest à partir d’un ensemble architectural enjambant la Spree. Cette rénovation de Berlin ne se fait pas sans conflits de mémoires, comme par exemple la polémique autour de la reconstruction du palais des Hohenzollern qui doit remplacer le Palais de la République, symbole de l'ancienne RDA.

Berlin compte aujourd'hui 3,5 millions d'habitants, et est une des capitales les plus dynamiques d'Europe.

 

 



26/03/2014

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